VAYISHLA'H

Bereshit (32, 4) : «  Ya’akov envoya des messagers en avant, vers Essav son frère, au pays de Séir, dans la campagne d'Édom. »

Rashi : Ya’akov envoya des messagers : Véritablement des anges.

Car il existe plusieurs sortes de yetser hara.

Chez la majorité des personnes, le yetser hara est gashmi, matière, bas, rustre, grossier, brutal. Cela provient de la mauvaise qualité spirituelle du sang de la personne. Du fait que le sang est souillé, la vigueur du sang va pousser la personne à la faute.

La personne doit donc se consacrer à purifier spirituellement son sang.

La personne qui ne faute pas mais témoigne d'un manque de finesse et de délicatesse, de tolérance, manipulatrice, menteuse, colérique, nerveuse, critique, impulsive, aux réactions rapides, fausse, dans un but personnel possède un yétser hara plus raffiné.

La personne qui témoigne d’un zèle et d’un élan exagéré pour l’étude et les mitsvot, entraînant chez elle excitation et sévérité, négligence et manque de considération envers ses proches, annulation d’autres mitsvot…. possède un yétser hara encore plus raffiné. Du fait que la personne a fait téshouva et s’empresse de faire les mitsvot, le yétser hara n’a plus qu’une solution : lui en faire faire de trop… Il y a beaucoup de niveaux de yétser hara.

Par quoi le sang est souillé spirituellement ? par les fautes. C’est alors que le côté gauche du cœur, après avoir reçu le sang fraîchement oxygéné provenant des poumons, va le redistribuer dans tout le corps avec une vigueur qui va favoriser le mauvais comportement.

C’est dans ce sang rouge propulsé par le ventricule gauche que siège le yétser hara, comme il est dit : « vélev ksil lismolo »(Kohélet 10) (la folie d’un coeur est à sa gauche), qui va contaminer tout le corps. Le yétser circule donc dans la personne à travers la circulation du sang. Le sang est le support du yetser gashmi, c’est un conducteur de taavot, d’envies, mais ce n’est pas lui le yetser, c’est comme un fil électrique qui est que le support du courant électrique.

La taava qui est dans le coeur laisse à penser à l'homme qu'elle lui est nécessaire, vitale, et le sekhel finalement suit. La taava emprisonne le néfesh qui à son tour emprisonne le sekhel.

C’est pourquoi la réparation, la purification passent par le sang, des versements de sang, pour éliminer le mauvais sang, c’est-à-dire nos acceptations et silences devant nos hontes, nos outrages, nos vexations, nos chutes, nos différents versements de sang proprement dits et autres ‘hvs …

Se taire pour le kavod de D.ieu, accepter avec amour, la non-réaction, la non-parole, la non-riposte, passer de dam, le sang, à dom, le silence, pour peu à peu éliminer notre kavod personnel qui a fait tellement honte à D.ieu par notre comportement, notre moi « kévodique ».

Et bien que les taavot paraissent enracinées en nous, particulièrement les taavot du corps, la taava charnelle, au point qu’il nous est impossible de comprendre comment on peut s’en sortir, ce conseil nous donne de l’espoir.

A ce conseil s’ajoutent principalement celui de la prière, de l’hitbodédout, des psaumes, du tikoun haklali, si’hat ‘havérim et celui de fuir toutes les situations qui peuvent nous amener à exciter notre yétser et à défaut de s’efforcer de s’en sortir sans chutes.

Même la personne impulsive, aux réactions rapides, à moins qu’elle soit une vraie malade mentale, peut suivre ce conseil de se taire, de se retenir, de ne pas réagir et répondre par un geste ou une parole, car toute personne normale et juive si elle en a la volonté, le désir, le languissement, peut avoir un contrôle sur elle-même. C’est tout le koah abe’hira, la force du libre arbitre. La personne doit se dire : « je veux, je suis fort, je peux choisir le tov ».  Par cette force qu’elle déclenche, elle peut dominer son yétser de répondre.