Hayé Sarah

Bereshit 23,1 : «  La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans ; telle fut la durée de sa vie. »

Rashi : La vie de Sara fut de cent ans et vingt ans et sept ans : Pourquoi le mot « an » est-il répété à trois reprises ? C’est pour te dire que chaque nombre exige une explication : à cent ans, elle était comme à vingt, sans péché. De même qu’elle était sans péché à vingt ans, parce qu’irresponsable de ses actes, de même l’était-elle à cent ans. Et à vingt ans, elle était aussi belle qu’à sept (Beréchith raba 58). Les années de la vie de Sara : Toutes égales pour le bien.

D’après le rémez (allusion), « 100 ans comme 20 ans, 20 ans comme 7 ans » vient nous enseigner qu’elle était ‘jeune’ tout le temps, une jeunesse de sainteté faite de patience, de languissements, d’émotions, de sentiments, de renouvellements,  de découvertes, d’étonnements, de redémarrages, de recommencements, d’éternels débuts.

Acquérir la patience, c’est aussi renouveler son rire, plus dans la cause que dans la forme. Ce sur quoi on grimaçait hier, en rire aujourd’hui.

Elle vivait toujours une jeune foi, à chaque fois comme si elle commençait à croire, car elle  croyait toujours autrement, toujours autrement mieux, toujours autrement plus.

Rester jeune, ou plutôt devenir jeune c’est …

faire émerger la nékouda tova (le point positif) qui est en nous et chez l’autre, le bon qui est en nous, le bien pur, devenir jeune, c’est donc devenir indulgent et juger chacun, nous même compris, en tenant compte de son point positif. Cette indulgence n’est pas une faiblesse, mais une force de développement, elle nécessite une concentration sur le bien, des jugements positifs, de l’optimisme.

Dans un couple, dire ou même seulement le penser « il a ça, elle a ça, avec lui je gagne ça, avec elle je gagne ça… j’ai changé dans ça… j’ai évité ça… »

De même renouveler son attention pour le conjoint, pour ce qu’il dit, lit ou fait, ce n’est pas seulement vouloir augmenter dans son attention, c’est après être arrivé à prendre conscience qu’on n’a encore jamais vraiment prêté attention, lui prêter une attention à chaque fois nouvelle, un intérêt permanent, de plus en plus indépendamment des contingences.

De même pour l’affection, renouveler son attachement et sa tendresse à son conjoint, lui montrer son plaisir de rentrer à la maison, ou à l’inverse de le recevoir, chercher de la complicité, apprendre à le faire rire…

Apprécier, accepter l’autre…

Etre moins compliqué, plus spontané, plus frais, moins hésitant, plus direct, plus saintement simple, sans vice ni calcul donne toujours de la vitalité et de la sève au couple.

On arrive à ces renouvellements si l’on est émet et qu’on est prêt à toutes les annulations qu’ils nécessiteront. L’hitbodédout, principalement le mishpat, servira justement à découvrir et à rectifier les manques d’annulation à ce sujet.

On arrive également à ces renouvellements si on témoigne d’indulgence envers les autres et qu’on les juge du bon côté, ou si on les rapproche de D.ieu.