Toldot

TOLDOT

(EXTRAIT)

Yaakov reçoit la bénédiction d’Itsrak

Bereshit (25, 28) : « Yts’hak préférait Ésaü parce qu'il mettait du gibier dans sa bouche; mais Rébecca préférait Jacob. »

Rashi : Dans sa bouche : A comprendre comme le propose le Targoum : « dans la bouche de Yits‘haq ». Pour le midrach, il s’agit de « la bouche de ‘Essaw », qui attrapait et trompait son père par des paroles. 

Yaakov reçut les berakhot justement de Yitz’hak car Yaakov a mérité par son avoda, sa témimout (simplicité) et sa relation continuelle avec la hashga’ha d’adoucir les dinim de Yitz’hak jusqu’à pouvoir recevoir et sortir de celui-ci des bénédictions, de ce qui est  « dur et fermé » dans la sainteté sortir les bienfaits, les assurances, les promesses, les protections, les réussites, les suprématies, les solutions, les ouvertures, les mariages, les naissances, les victoires, de l’insortable des sorties et de ces sorties encore d’autres sorties…

Et du fait que Yaakov a fait sortir tout cela de Yits’hak, un Juif peut parvenir à élever son néfesh par rapport à son gouf, à son corps qui représente la nature, le din, l’exigence, le fixe, le besoin, la tyrannie de l’envie.

Aussi, la midat hadin, la rigueur, la physique divine a changé avec Yaakov, du din on est passé à hara’hamim, du découragement à l’espoir.

Grâce à Yaakov, il peut exister un tsadik de la génération qui a pour mission principale d’apporter à chaque fois une midat hara’hamim nouvelle par rapport au tsadik de la génération précédente, qui dans la génération présente est devenue « bé’hinat din ».

C’est pourquoi dans tout relationnel, on doit essayer de se comporter avec toujours plus de bonté, de compréhension, de patience, d’indulgence, d’éclaircissement car les paroles et réactions qu’on avait hier ne suffisent plus pour aujourd’hui, il faut éviter de stagner dans le même système de pensée et d’action car ce qui était hier bonté est devenu aujourd’hui din.

De même avec les enfants souvent durs, savoir renouveler ses principes d’éducation et tendre de plus en plus vers de l’affection et de la patience, supporter aujourd’hui ce que l’on ne supportait pas hier, afin de pouvoir faire sortir d’eux des comportements plus normaux, de douceurs, de joie sans pour autant les gâter en prodiguant des caresses sans limites, les choyant à l'excès avec une complaisance excessive, suivant leurs désirs et caprices qui ne pourront que les rendre encore plus durs ‘hvs. Le véritable amour est de penser au bien de l’autre avant son plaisir.

C’est pourquoi dans la bénédiction,  il est écrit ha-Eloqim, le Dieu de Justice,  si tu le mérites, Il te la donnera, et sinon, Il ne te la donnera pas. Aussi avec l’enfant, toujours donner avec mesure. Un enfant n’en voudra jamais à ses parents de l’avoir « éduqué », il faut seulement d’abord qu’il obéisse pour lui enseigner le bitoul, l’annulation, la limite, et le plus souvent lui montrer et lui expliquer les raisons d’une obligation ou d’un interdit, d’une punition ou d’un simple « non » pour lui inspirer confiance. 

Shlomo, lorsqu’il a construit le Temple et a prononcé sa prière : Un Juif, lorsqu’il possède la foi et reconnaît l’équité du jugement à son égard, ne te fera jamais de reproches. Tandis qu’à ‘Essaw il dira : « ton domaine sera constitué des graisses de la terre » (verset 39). Que tu sois un juste ou que tu sois un impie, Il te la donnera. » C’est pourquoi « tu traiteras chaque juif, selon sa conduite, selon ce que tu connais de son cœur » (I Melakhim 8, 39). Mais du païen, qui n’a pas la foi, le roi Chelomo a dit : « Toi, tu l’entendras du ciel... et tu exauceras les vœux que t’adressera l’étranger » (I Melakhim 8, 43). Qu’il en soit digne ou non, donne-le lui, afin qu’il ne te fasse pas de reproches.